févr. 191 Min

Hommage à Alexeï Navalny

« Le médecin de la prison est le meilleur auxiliaire du commissaire instructeur et du bourreau.

Lorsque le détenu passé à tabac revient à lui, il entend la voix du médecin : « son pouls est normal, on peut continuer ». Après 5 jours passés dans un cachot glacial, le médecin examine votre corps dévêtu et transi et dit : « on peut continuer ».

On vous a battu à mort et il signe l’acte de décès : cirrhose, infarctus. »

Alexandre Soljénitsyne, L’archipel du Goulag, 1974

Je veux dire mon admiration pour le courage d’Alexeï Navalny : combattre sans cesse la dictature de Poutine, s’opposer toujours pour faire entendre une voix libre, résister jusqu’au bout, jusqu’à ce qu’un médecin de prison signe l’acte de décès factice d’une mise à mort commandée par un dictateur.

À titre posthume, se souvenir toujours que la démocratie est sans doute imparfaite, mais elle est aussi « le moins pire des régimes » comme le disait Churchill.

Fragile dans ces temps fendus d’éclairs d’obscurité, elle doit être précieusement conservée, en mémoire d’un homme qui a combattu jusqu’à en mourir, pour que son pays en découvre un jour le goût de liberté.